Comment vivre et s’épanouir dans l’ombre d’un père Nobel ? Cette approximation d’un humour hasardeux recèle en réalité une partie du drame de la vie de Klaus, fils de Thomas Mann, neveu de Heinrich, frère de Golo, d’Erika… Une dynastie d’écrivains, dont chaque membre se définit par rapport ou contre un illustre père. Les Buddenbrooks retraçaient le déclin d’une famille de Lübeck, berceau de la famille Mann : l’écriture de Klaus hésite elle aussi entre biographie et fiction.
Dans ses carnets publiés en deux tomes : 1) Les Années brunes 1931-1936, 2) Les Années d’exil 1937-1941, Klaus Mann se livre tout entier. D’abord dandy insouciant, gosse de riche au cœur d’une fête perpétuelle, il prend très vite conscience de la menace qui pèse sur l’Allemagne du début des années trente. Le tourbillon des cabarets munichois s’éloigne pour laisser place à une sourde angoisse : sans hésiter, Klaus voue son existence à la lutte contre le fascisme - ce courage politique le distingue de son père dont le départ d'Allemagne semble avoir été motivé par la peur des événements. De l’intérieur d’abord, puis contraint à l’exil, il erre d’un pays à l’autre, en Europe où il rencontre la plupart des grandes figures littéraires de l’époque, puis aux Etats-Unis.D’une écriture lapidaire, parfois réduite à quelques notes brèves mais sans concession, les Journaux de Klaus ne cachent rien, ni de ses joies (de plus en plus rares), ni de ses rancoeurs, ni de ses craintes, ni de ses expériences intimes, dans l’homosexualité et la drogue. L’objectivité est le but qu’il cherche à atteindre ; il ne s’épargne (ni ne nous tait) rien. Klaus semble prendre un malin plaisir à s’autoriser tout ce que son père s’est évertué à réprimer : sans doute était-ce la seule façon d’exister face à lui.Autoportrait d’un homme dans la tourmente, d’un artiste en quête de reconnaissance, d’un intellectuel voué à combattre le nazisme, ce Journal dessine aussi un portrait de groupe : la famille Mann, incroyable association d’intelligences et de talents, mais également les amis de Klaus, Gide, Cocteau, Crevel, William Auden, Gottfried Benn, Huxley, Fritz Lang et tant d’autres… C’est donc le miroir d’une époque à la fois difficile et riche. Klaus Mann se suicide le 21 mai 1949. Sa dernière note date de la veille, mais ne laisse rien présager de particulier : cependant, depuis quelques temps, la dépression envahit sa vie de plus en plus souvent, de même que son penchant pour le "thon" (nom qu’il donne à la morphine ou à la cocaïne). Publiés en Allemagne entre 1989 et 1991 et en 1996 en France, ces deux tomes éclairent d’autres œuvres : Le Tournant (chronique d'une époque tout autant qu'autobiographie), Mephisto (récit de la vie d’un acteur qui se compromet avec le gouvernement nazi, largement inspiré d’un homme qui a été un moment son beau-frère, Gustav Gründgens), les nouvelles rassemblées dans Speed…
Dans ses carnets publiés en deux tomes : 1) Les Années brunes 1931-1936, 2) Les Années d’exil 1937-1941, Klaus Mann se livre tout entier. D’abord dandy insouciant, gosse de riche au cœur d’une fête perpétuelle, il prend très vite conscience de la menace qui pèse sur l’Allemagne du début des années trente. Le tourbillon des cabarets munichois s’éloigne pour laisser place à une sourde angoisse : sans hésiter, Klaus voue son existence à la lutte contre le fascisme - ce courage politique le distingue de son père dont le départ d'Allemagne semble avoir été motivé par la peur des événements. De l’intérieur d’abord, puis contraint à l’exil, il erre d’un pays à l’autre, en Europe où il rencontre la plupart des grandes figures littéraires de l’époque, puis aux Etats-Unis.D’une écriture lapidaire, parfois réduite à quelques notes brèves mais sans concession, les Journaux de Klaus ne cachent rien, ni de ses joies (de plus en plus rares), ni de ses rancoeurs, ni de ses craintes, ni de ses expériences intimes, dans l’homosexualité et la drogue. L’objectivité est le but qu’il cherche à atteindre ; il ne s’épargne (ni ne nous tait) rien. Klaus semble prendre un malin plaisir à s’autoriser tout ce que son père s’est évertué à réprimer : sans doute était-ce la seule façon d’exister face à lui.Autoportrait d’un homme dans la tourmente, d’un artiste en quête de reconnaissance, d’un intellectuel voué à combattre le nazisme, ce Journal dessine aussi un portrait de groupe : la famille Mann, incroyable association d’intelligences et de talents, mais également les amis de Klaus, Gide, Cocteau, Crevel, William Auden, Gottfried Benn, Huxley, Fritz Lang et tant d’autres… C’est donc le miroir d’une époque à la fois difficile et riche. Klaus Mann se suicide le 21 mai 1949. Sa dernière note date de la veille, mais ne laisse rien présager de particulier : cependant, depuis quelques temps, la dépression envahit sa vie de plus en plus souvent, de même que son penchant pour le "thon" (nom qu’il donne à la morphine ou à la cocaïne). Publiés en Allemagne entre 1989 et 1991 et en 1996 en France, ces deux tomes éclairent d’autres œuvres : Le Tournant (chronique d'une époque tout autant qu'autobiographie), Mephisto (récit de la vie d’un acteur qui se compromet avec le gouvernement nazi, largement inspiré d’un homme qui a été un moment son beau-frère, Gustav Gründgens), les nouvelles rassemblées dans Speed…
HOW SAD I CANNOT READ THIS POST. "DOCTOR FAUSTUS", AND "THE MAGIC MOUNTAIN" CONTRIBUTED IMMEASURABLY TO THE DEVELOPMENT OF MY INTELLECT. AND, OF COURSE, "DEATH IN VENICE" IS ONE OF THE FEW SHORT STORIES I HAVE READ OVER AND OVER AGAIN.CAN YOU PUT A GOOGLE TRANSLATOR ON YOUR BLOG? AGAIN, THANKS. I WILL BE ENTERING A NEW POST TOMORROW.
RépondreSupprimerMERDE! I MOMENTARILY CONFUSED HIM WITH HIS BROTHER THOMAS. AM I GETTING SENILE?
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