mardi 20 juillet 2010

Danube...

       

   In den Flüssen nördlich der Zukunft
          werf ich das Netz aus, das du
          zögernd beschwerst
          mit von Steinen geschriebenen
          Schatten.
                (Paul Celan, Atemwende, 1967)
                             Dans les fleuves au nord du futur
                             je lance le filet
                             qu’hésitant(e) tu alourdis
                             d’ombres écrites par
                             des pierres.
                                      (Renverse du souffle - traduction Jean-Pierre Lefebvre)

Avec une pensée pour Marie du Crest...


  Les eaux d’un fleuve charrient-elles toujours les mêmes idées, les mêmes histoires, les mêmes morts ? Si l’homme d’Héraclite ne se baigne jamais dans les mêmes eaux, qu’en est-il de nous ? Je regarde passer au gré du flux étale les branches arrachées à l’arbre par la tempête ; elles s’éloignent irrémédiablement ;  mon regard les perd de vue, elles disparaissent à jamais. Mais une autre branche, très semblable à la première, peut se présenter à sa place. Je ne la distingue pas de la  précédente, même si ses rameaux desséchés ne s’organisent pas à l’identique, même si son feuillage rare ou encore abondant en fait une branche unique. Parfois passe un tronçon plus important, une section de tronc perdue dans cet élément qui n’est pas le sien, et qu’une destinée inconnue porte forcément vers l’embouchure, vers l’immensité de la mer qui offre sa surface au ciel illimité. Mais  le morceau sera peut-être intercepté par l’un de ses semblables que des racines rattachent au sol. A ce moment, son destin s’abolit : il est condamné à mêler sa pourriture à la terre ou au limon que le Danube déposera plus loin. Sa forme aura disparu, digérée par l’élément liquide, le rendant impossible à reconnaître. Il sera devenu indiscernable du reste de la création, et plus rien ne pourra le rappeler à mes yeux. Mais ce processus peut prendre … une éternité.

   Le Danube est un fleuve aux eaux troubles, transportant dans ses flots verdâtres des formes variées, fantômes végétaux ou animaux, parfois même humains. Sur ses rives d’aujourd’hui s’égrènent des villages aux clochers fantaisistes, bulbeux ou élancés, des villes gaiment colorées, offrant aux regards du passager de nombreuses raisons de sourire, de se réjouir, de s’émerveiller. Le touriste attentif, parfois, a connaissance du passé douloureux de ce vaste bassin qui se déroule de l’Allemagne jusqu’aux Portes de Fer, en Roumanie. A mi-chemin de cette paisible navigation, une ville surgit, posée sur ses deux rives : Buda, séparée de Pest, puis rattachée à elle par les volontés conjointes de l’Autriche envahissante et de la Hongrie… De loin, un joyau, une constellation de surprises nichées, de palais couronnant les collines, d’églises érigeant triomphalement leurs clochers vers les cieux – aujourd’hui – radieux. Parfois, un nuage passe, mais jamais il ne s’arrête pour atténuer les rayons d’un soleil féroce qui n’épargne ni les êtres, ni les pierres des édifices, faisant ressortir chaque plaie, chaque meurtrissure. De près, la magnificence se teinte d’amertume. L’histoire, en effet, a laissé des traces que le temps n’a pu estomper, lézardes, stucs effrités, corniches menaçant de s’effondrer. Une ville radieuse au loin, mais dont les blessures terribles n’ont pas eu le temps de se refermer.

   Ville-victime à l’histoire tourmentée, violée par tous les envahisseurs, soumise à toutes les puissances d’occupation, de l’Autriche des Habsbourg à l’Allemagne nazie, puis à l’URSS. Il lui a fallu du temps pour se libérer de ses démons. Sa langue semble entretenir autour d’elle un isolement mystérieux, faisant des Magyars une minorité opprimée obligée à s’adapter, mais soucieuse de conserver sa quintessence. Pourtant, le Parlement aujourd’hui dresse fièrement ses tours néo-gothiques vers le ciel pur d’un bleu presque électrique. Ici s’exerce la démocratie ; la Hongrie, fière d’elle-même, est aussi accueillante et européenne. Mais quelque chose dans l’air me rappelle que je suis ailleurs…Budapest en effet n’a pas eu le temps ou la volonté d’effacer les traces de drames successifs. Elle cultive ses cicatrices comme on veille sur un trésor qui ne s’offre qu’aux regards de celui qui y sera sensible, qui voudra bien lever les yeux, scruter les murs à la recherche de l’idée-même de cette souffrance.

   Lever les yeux … ou les baisser à nouveau vers le fleuve, vers cette rive témoin du passage des branches, des troncs, des navires transportant touristes et marchandises, de tout trafic naturel, volontaire ou accidentel. Témoin aussi, ici, du drame de l’humanité, en ce petit rebord, ce granit qui maintient la rive, un peu à l’écart de l’orgueilleux Parlement. L’œil ne le distingue pas immédiatement, ce petit morceau de quai qui s’aligne sagement avec les autres dans une blancheur ternie par le temps. Sur ce rebord, quelques dizaines de chaussures abandonnées. Que font-elles là ? Qui les a oubliées, dans une risible étourderie, ces chaussures d’hommes, de femmes, d’enfants, démodées et parfois dépareillées, au cuir usagé, laissées là, posées tout près de l’eau, certaines en équilibre instable ? Une observation plus attentive livre un secret : malgré les apparences, ces chaussures n’ont jamais été portées. Leur cuir vieilli, en réalité, est du métal voué à la corrosion, qui en fait des objets à la fois immortels et instables. Un monument discret, dérisoire, un memento mori, en somme. Ces chaussures abandonnées ont pu être laissées là par ceux qui, un jour de 1944 ou 1945, sont tombés dans les eaux du Danube, fusillés par les Allemands parce qu’ils étaient juifs.

   Le fleuve a-t-il emporté leurs corps loin de nos regards ? Dans son entreprise de digestion, d’effacement irrémédiable, il a fait disparaître ces êtres, a charrié et dissout leurs membres et leurs visages. Mais leur mémoire s’est inscrite à jamais sur cette rive, empreintes de pas, poids du corps façonnant cette chaussure qui ne sera plus jamais portée, vide de ce qui la faisait vivre, l’être qui la remplissait et qui l’a laissée là, à jamais. Un être sans destin, selon Imre Kertész, ou plutôt un être au destin lisible dans la pierre et dans ces humbles traces, celui de nous rappeler que l’horreur fut insoutenable, insensée, mais quotidienne, qu’elle ne devra plus jamais être, certes, mais que cette conviction est vulnérable… Cette chaussure sans propriétaire, objet banal et pourtant chargé d’émotion, n’offre pas l’image d’une foule compacte et uniforme vouée à l’abattoir, mais celle de destins individuels brutalement interrompus.

   J’allume une bougie. Sa flamme toute petite hésite à grandir, mais finalement triomphe du vent. Je la place dans une chaussure ; la flamme semble vouloir résister, brûle pendant un temps bien trop court malgré mes efforts, puis s’éteint sous l’effet de la brise venue du fleuve… Je m’éloigne de ce quai, mais quelque chose a changé en moi : cette mémoire abstrait s’est chargée du quotidien, me rappelant que ces victimes ne sont pas que des noms sur un monument.
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Paul Celan, Atemwende, Suhrkamp Verlag, 1967
Imre Kertész, Être sans destin, Actes Sud, 1998
                     Le refus, Actes Sud, 2001
                     Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas, Actes Sud, 1995  
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Photos personnelles, Danube et Budapest, juillet 2010  

mercredi 7 juillet 2010

Claro, Chair électrique : sale temps pour les bourreaux...


  Sale temps pour les bourreaux ! Même le gouverneur du Nebraska, par excès d’altruisme, sans doute, a décidé de remplacer la chaise électrique par son alternative « humanitaire", l’injection létale. Ainsi, cet appareil, cette installation complexe et mortifère se trouve reléguée au rang de fantasme inassouvissable, de monument ou d’attraction que l’on contemple en frissonnant, entre dégoût, frayeur et curiosité. Un objet étrange, né du génie d’Edison à la fin du XIXe siècle, et supposé assurer un double rôle : débarrasser la société américaine de ses indésirables, mais aussi exhiber aux yeux du monde la supériorité technologique et philanthropique de cette jeune et puissante nation.
   Claro fait de cet appareil ambigu le motif de son roman Chair électrique, paru en 2003 aux éditions Verticales.  Un appareil convoité, tout d’abord. Howard Hordinary, bourreau au chômage, ne sait plus comment peupler sa solitude depuis qu’il lui est refusé d’accompagner des condamnés dans leur dernier voyage, vers ce septième cercle qui le fascine et le tourmente, cette expérience ultime qui associe terreur et jouissance sexuelle, comme il a pu le constater dans ses missions. Ces observations sont confirmées par les témoignages de ses prédécesseurs – le roman s’appuie sur une solide documentation. Ainsi, l’histoire se mêle à la fiction, à travers l’évocation d’abord de William Kemmler, le premier condamné à avoir fait l’expérience de cette nouvelle méthode : « En 1890, la médecine estimait qu’un corps avait cessé de protester dès lors qu’il ne produisait plus aucune chaleur. Le cadavre Kemmler demeura incandescent pendant plusieurs heures et l’autopsie dut être retardée afin d’éviter que le coroner se brûle les doigts. Mais ce que l’on espérait secrètement s’était bel et bien produit : l’assassin avait libéré, à l’instant de la mort, une considérable quantité de foutre – « a large quantité of dead spermatazoa ». Une armée de futurs petits killers venaient de périr dans la culotte de cet enragé : toujours ça de moins » (p. 74).

   L’ombilic de l’œuvre de Claro (j'utilise à dessein le mot "ombilic" en référence à l'exergue, extrait de la "Lettre à Monsieur le législateur de la loi sur les stupéfiants" que l'on peut lire dans L'ombilic des limbes d'Antonin Artaud), roman sombre, cruel, cynique et jubilatoire, est constitué de l’entrelacs de thèmes essentiels : la mort, le désir, le sadisme, le masochisme… Hordinary (le « H » fait toute la différence) vit seul, bien qu’il cohabite avec sa femme, Bess, qui n’est même plus une compagne, avec qui il ne partage plus la moindre complicité, le moindre émoi – la seule fois où il consent à l’ honorer, « exceptionnellement » (p. 110), c’est en l’associant mentalement à la chaise électrique qu’il vient d’acquérir : « il rampa vers elle, déploya ses doigts et ses plis, arc-bouta en lui quantité de petits ponts désirants, et à chaque amorce gémissante peignit des flammes, tissa des chaînes, ramena le poids de ses épaules sur les accoudoirs des bras flétris de Bess (…) » (id.). L’imaginaire de Howard fonctionne à rebours de tous ceux qui, tristement aussi, peuplent leur solitude d’humanité virtuelle ; la poupée gonflable à la texture quasi vivante semble animée d’un souffle ; l’image de la femme sur l’écran s’incruste dans le cerveau de l’homme à la recherche du plaisir. Howard, lui, préfère à la femme cette machine à la fois simple et sophistiquée. Il peaufine son fantasme par l’évocation de figures mythiques (ou qui le sont pour lui, en tout cas) : Harry Houdini, son double,  l’escamoteur, l’homme capable d’échapper à la mort malgré les sangles, les menottes – comme si le condamné, au dernier moment, après avoir ressenti avec volupté les frissons du début de l’agonie, parvenait à disparaître, se soustrayant à la chaise, au bourreau, aux yeux du public venu le voir griller. .. La liberté ultime, celle que seuls les héros conquièrent. Et puis, « *Szuszu*, his Sweet Electric Whore (S.E.W., his Tender Plug (TP) » (p. 62). Szuszu, dont le nom fuse et grésille comme le courant délicieux… Szuszu Hurst, « la sirène épileptique aux yeux allongés, aux paupières de titane » (p. 76), la fille au maillot vert traquée par Houdini, la « fée électrique », compagne d’errance d’une « armée de freaks » allant de ville en ville, sortis d’un film de Todd Browning.

      Howard cherche son plaisir en solitaire, évitant le contact de la chair, lui préférant le capiton de la chaise, la texture d’un accoudoir, l’odeur du cuivre qui le met en contact avec tous ceux qui y ont péri. Houdini et Szuszu sont morts depuis longtemps, fantômes / fantasmes témoins de cette quête de la jouissance mortifère. Sur l’objet du désir, les criminels se sont succédés en un long cortège dont la litanie l’accompagne, « John Spenkelinj, Robert Sullivan, Anthony Antone, Arthut Goode, James Adams, Carl Shriner (…) » (p. 96) – la liste, inachevée, est riche d’une cinquantaine de noms dont certains, étrangement, sont familiers au lecteur : Théodore Bundy, le tueur en série – séducteur, Roy Harich, exécuté en Floride au début des années 90 … Inquiétante fraternité qui se crée dans le contact indéfectible de l’assise. La posture, dans le roman, est importante : l’homme n’est ni debout, ni couché, il est assis, entre le monde des vivants et celui des morts, un peu comme ces momies précolombiennes trouvées à Nazca. Une situation intermédiaire, un passage qu’il voudrait infini… Fuir le contact du corps de l’autre est un moyen d’échapper à la corruption, à la putréfaction. Qu’il serait bon de s’évaporer, d’abandonner toute matérialité avec comme seule sensation celle de l’ultime orgasme ! Ce souhait s’inscrit dans la quête de Howard, dont le désir sexuel est désincarné et dissocié du sentiment, mais d’une sensualité paradoxale, vécue avant lui par « les bourreaux électriques embauchés par Godhison » (un avatar d’Edison qui se voit Dieu) : le savant, après avoir testé son invention sur des animaux, l’essaie sur des humains – en maîtrisant l’intensité du courant, et ceux-ci « [parlent, dansent et se branlent] avec la Dynamort mise au point par l’assistant de leur patron, le Dr Bodie – digérant au rythme de ses pulsations voltaïques, respirant ses effluves cuivrés, rêvant d’elle quand l’énergie les [abandonne et les jette] sur la paille – ils [entretiennent] avec elle ce que d’hostiles ingénieurs de la chair auraient qualifié à la légère de connections sexuelles, en quoi ils se seraient mépris, puisque la jouissance que les  bourreaux électriques [tirent] des diodes vulvées de la Dynamort ne [sollicite] aucune glande, [n’excite] aucun nerf même vaguement érotogène ; si secousse il y [a] – et certes secousse il y [a] -, elle [est] sans conteste péri-nuptiale : les bourreaux électriques ne [pénètrent] pas le corps de leur Dynamort mais se [livrent] plutôt à d’insolites atermoiements, surprenants silences et lentes esquives, la gratifiant de caresses si couramment alternatives qu’ils en [sont] eux-mêmes tout traversés, ignorant jusqu’alors qu’au bout de leurs doigts, dans les singulières circonvolutions d’une pulpe souvent calleuse qui, d’ordinaire, [n’use] guère de précautions avec les choses métalliques, [circule] une science amoureuse, une prédisposition aux contacts irradiants, bref, un talent pour les érections microscopiques (…) » (p. 69). Le plaisir ne se sert de la chair / chaise que comme véhicule d’ondes immatérielles, l’épicentre de la jouissance n’est plus localisable, et pourtant elle demeure, générée par le corps en union avec la terre (cette sensation, un personnage brièvement évoqué dans le roman l’a déjà éprouvée de manière naturelle, lorsqu’il a été frappé par la foudre). Cette sexualité anormale, finalement, ne serait-elle pas une reconquête du mythe des origines, l’homme étant né des dieux, eux-mêmes engendrés par l’union de la terre et du ciel ? On peut y lire peut-être aussi une référence platonicienne, l’homme qui se suffit à lui-même ayant peut-être retrouvé la sphère originelle…
Le récit est celui d’une quête collective tentant de donner leur place respective à l’homme, à la machine, à l’animal. Avant de servir sur des humains, la chaise électrique a été testée sur divers animaux, chien, âne, babouin, sous l’œil intéressé de témoins émoustillés et attentifs à tout manifestation physiologique. Howard, confronté à l’expérience ultime (dont je tairai l’issue par pitié pour ceux des lecteurs qui ne connaissent pas encore le roman de Claro), retrouve cette animalité enfouie, et par ce biais son corps et ses sécrétions. La machine, ainsi, semble susciter une vie qui s’était racornie dans la solitude de la cave (de l’antre) où le protagoniste cherche à réaliser ses fantasmes. Cette réflexion sur la machine se reflète aussi dans la confrontation du protagoniste avec son ordinateur, révélant au lecteur une part inavouable de lui-même, peut-être, mais surtout créant entre lui et Howard non pas une identification possible, mais un topos, un repère, ce qui enrichit le faisceau des lectures possibles de l’œuvre.

   Le roman de Claro, ainsi, nous entraîne sur des pistes inattendues. D’une écriture affutée, précise et truculente à la fois, il nous donne à lire, à voir, à entendre. Le rythme de la phrase s’adapte au flux du courant, en des phrases incisives comme l’éclair, ou, au contraire, déroulées au gré des circonvolutions de la jouissance qui se prolonge. C’est une écriture musicale dans sa suggestion des sons de la chair électrique – Claro recourt même parfois aux ressources utilisées d’ordinaire dans les comic books : « Howard se taille donc un chemin dans l’entresol à coups de hanches et de coudes, trouve la caisse que lui a envoyée quelques semaines plus tôt son ex-mentor Alfred Leuchter, en descelle le battant, schkrumph, force les clous à gicler de leurs gousses rouillées, srup srup srup .» (p. 59).  Les odeurs se mêlent aux sons en une synesthésie étonnante, et les ressources de la typographie sont utilisées avec jubilation (je pense à cet éclair que dessinent les hétéronymes de Harry Houdini, p. 79). L’auteur, incroyable traducteur (d’œuvres souvent difficiles, comme Le Tunnel de William Gass), adopte des procédés qui viennent enrichir le récit, sollicitant les sens du lecteur presque autant que son intellect. Ce foisonnement, cette jubilation de l’écriture mis au service d’un roman ambitieux, sont rares dans la littérature française contemporaine. C’est ainsi que Claro trouve sa place auprès des plus grands, explorant des voies nouvelles entre fiction et réalité, entre littérature et … littérature (lisez Madman Bovary, dont j’aurais pu parler aussi), et associant le lecteur à ce cheminement joyeux et désenchanté qu’il ouvre avec audace.
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Claro, Chair électrique, Editions Verticales / Le Seuil, 2003